11 mars 2013

Interventions scolaires ?

Edit : mise à jour du 17/03/2015

Bonjour à tous ceux qui suivent ce blog régulièrement ou ne sont que de passage ! 

Aujourd'hui, je fais un petit point sur ma participation à des interventions scolaires pour répondre, de manière générale, aux demandes qui me sont parfois adressées. [par mail]

Alors tout d'abord : oui, je peux faire des interventions dans les classes si on me le demande gentiment ^^
Pour Ascenseur pour le futur, auprès des CM2-6ème-5ème. Pour SpaceLeague, du CM1 à la 5ème. Pour les Yeux de l'Aigle, du CE2 à la 5ème (selon le niveau de lecture et les choix des enseignants qui sentent la maturité de leur classe vis à vis du texte) et, pour les fedeylins, en 3ème, c'est bien (lycée aussi, bien sûr). Pour "Le Premier", pas avant le lycée !

Le contenu de ces interventions varie en fonction du temps et du travail préalable fait avec l'enseignant. En général, je me présente, je présente mon parcours d'écrivain, je parle de ce que je connais de la chaîne du livre (comment un manuscrit devient un "vrai" livre)... Puis on rentre dans le vif du sujet en abordant le livre qui correspond à la classe que je rencontre. J'explique ce qui m'a amené à écrire cette histoire là, quand, comment, le travail qui a été fait avec l'éditeur, avec l'illustrateur... Puis je lis un ou deux passages. Ensuite, il y a des questions/réponses. On peut aussi envisager de petits jeux autour du livre selon le temps disponible (par exemple, rejouer une scène en choisissant quelques élèves pour incarner les personnages !).

Pour que ça se passe dans de bonnes conditions, les élèves abordent le texte avant, et préparent aussi la rencontre [il y a tout plein de bons conseils sur le site de la Charte]

Maintenant, parlons de choses qui fâchent. Pour la plupart des gens, il est normal d'envisager qu'un auteur vienne rencontrer ses lecteurs uniquement pour le plaisir de l'échange. Alors qu'on soit clairs, oui oui, ça fait vraiment super plaisir, chaud au cœur, tout ça. Personnellement, j'adore reconnecter avec les lecteurs qui deviennent parfois flous quand je suis seule derrière mon ordinateur.
Sauf que, malheureusement, le plaisir ne suffit pas.
Donc, il y a des tarifs pour ce genre de rencontres. Oui parce que c'est surtout du travail en fait (ou, plus précisément, ça fait partie du travail).
[De la même façon, je vous invite à lire l'excellent message de Lionel Davoust sur les défraiements liés aux salons]
Pendant une rencontre (et sa préparation), je n'écris pas (= je ne fais donc pas l'une des autres parties de mon travail). Je peux avoir besoin de faire garder au moins l'un de mes enfants (ce qui a un coût). Donc même si j'avais "juste" envie de rencontrer des lecteurs pour le plaisir, au final, ce serait moi qui paierait pour ça. Et là, c'est un peu ridicule.

Donc, voilà, pour l'instant, l'écriture est pour moi un travail à temps plein qui ne fait pas manger. Alors si vous aimez mes livres, peut-être que vous souhaiterez que je puisse continuer à exercer ce métier en en écrivant de nouveaux... au lieu de dépendre d'un travail alimentaire grâce auquel j'ai goûté la joie des doubles (triples ?) journées.

Bref, par respect pour ce travail, qui n'est absolument pas juste une passion, merci de ne pas me contacter pour des interventions gratuites.
Est-ce que vous demanderiez à un plâtrier-peintre de venir repeindre votre maison gratuitement, sous prétexte qu'il "aime peindre" ? Ou "sera fier du résultat" ? Ou que ça lui permettra d'avoir une visibilité, ça lui fera de la pub... ? Je ne crois pas, hein. Même si c'est un très bon ami.(*)
Je vous renvoie également à l’excellent tumblr : "mon maçon était illustrateur", qui explique les mêmes problématiques.

Je peux tout à fait comprendre que certaines structures dépendent d'un tout petit budget. Alors je me permets de signaler que la Maison des Écrivains propose des aides (genre 50% du prix de la rencontre) dans le cadre d'un programme qui s'appelle "L'Ami Littéraire". Pas mal, non ?

Pour conclure, je veux juste vous dire que j'ai beaucoup de mal à parler d'argent dans ce genre de cas. Ça me donne l'impression d'être vénale... Sauf que bon, c'est juste être professionnelle, en fait.
C'est aussi pour ça que j'ai adhéré à la Charte des Auteurs et Illustrateurs Jeunesse : pour pouvoir expliquer que c'est normal, et que ce n'est pas juste moi qui sort ça d'un chapeau.
C'est un métier, hein !







(*) Intervenir dans les classes de mes enfants est l'une des seules exceptions qui me vient à l'esprit !
[message migré depuis l'ancien blog]

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