Cher lecteur,
Alors que ma vie personnelle fait exploser mon programme à la grenade (je vous passe les détails, mais il est question de passages aux urgences et de béquilles), il est temps pour moi d'avouer publiquement quelque chose : j'écris des histoires avec du foot dedans.
Oui, je sais, ça vous fait un choc. Quoi ? L'auteur des si poétiques fedeylins oserait se compromettre avec un sport populaire ???
Ben oui. Mais en fait, tout s'explique (et c'est l'objet de ce message ^^).
D'abord, prenons les choses chronologiquement. Je continue mon coming-out, et j'avoue un autre détail : à l'école primaire, je collectionnais les vignettes Panini des joueurs de la ligue 1 (qui s'appelait encore la D1 à l'époque). Bon, d'accord, c'était sans doute plus pour avoir un sujet de conversation avec les garçons que par réel amour du foot, mais quand même.
Et puis, comme je l'ai dit souvent en interview, moi, j'aimais pas lire : j'étais la sportive de la famille (rôle que je m'étais un peu donné toute seule pour ne pas me mettre en concurrence avec ma sœur, qui écrivait des bouquins à 14 ans, elle). J'ai fait du judo (un peu), toutes sortes de danses (mais principalement du Modern Jazz), et, surtout de la GRS (qui s'appelle maintenant de la GR). Au moins 7 ans, avec des compets en finale des championnats de France par équipe, quand même. Toute seule, mon engin préféré était le ballon (ça ne s'invente pas), et j'ai même été jusqu'en demi-finale une année ! Malheureusement, mon cœur n'était pas adapté pour ce genre de pratique, et quand j'en ai eu marre que ça me fasse plus de mal que de bien, j'ai arrêté.
Revenons au foot. Je me souviens de l'année 95, en particulier. Pour une bonne raison : ma sœur venait de partir faire ses études à Nantes, et il se trouve que c'est le club qui a gagné le championnat, juste devant l'OL (rappelons pour ceux qui n'ont pas suivi que je suis de Lyon). J'entrais au lycée, et, pour la première fois, j'avais des amis qui suivaient vraiment le championnat (écharpes de supporters au quotidien, hein). Bref, j'ai aussi suivi cette année là, à la fois pour m'intégrer mais surtout par fierté locale (l'OL n'était pas encore le club qu'on connait aujourd'hui !). [note : j'ai appris aujourd'hui que Nantes remonte en ligue 1, je suis super contente pour eux ! Affectivement, ça me ramène à cette période]
Ensuite, j'ai rencontré mon mari (qui ne portait pas d'écharpe de supporter au quotidien, mais dont la passion pour le foot m'a obligée à aller me geler les fesses à Gerland "pour voir"). Il a essayé de m'expliquer les subtilités du hors-jeu, et des trucs évidents pour toute le monde mais qui ne l'étaient pas pour moi (genre, l'ordre dans lequel on annonce les équipes qui indique laquelle des deux reçoit...). Ce n'était pas encore la passion totale pour moi, mais je me suis découvert une tolérance (que je ne soupçonnais pas) pour ce sport où des mecs en shorts courent après le même ballon.
Et puis, il y a eu la Coupe du Monde 98.
Les petits malins qui me connaissent bien (et lisent les petites lignes du blog), savent que c'est l'année où j'ai commencé à écrire. Ce que personne ne sait, c'est que je me suis "autorisée" à écrire... début juillet 98. C'est à dire la semaine qui s'est terminée par le fameux 12 juillet (où je ne vous fait pas l'affront de vous rappeler ce qui s'est passé).
Le souvenir est très clair dans ma mémoire parce que cette semaine là, j'étais en vacances à Cannes, dans l'appartement de mon Grand-Père, avec ma famille et mon amoureux (qui n'était pas encore mon mari). Je me souviens encore de notre descente dans les rues après la victoire, de cette foule en liesse, partout, des voitures de luxe aux ailerons cassés (parce que c'était un beau n'importe quoi, aussi, mais c'était FUN).
Et je sais, que c'est cette même semaine que j'ai acheté mon premier cahier dans la librairie-papeterie de la rue Meynadier, cahier dans lequel j'ai tout de suite écrit mon premier plan détaillé chapitre par chapitre de mon tout tout premier roman.
Quelque part, maintenant, je peux analyser avec un peu de recul un élément important : cette semaine-là, tout était possible.
Moi qui avais toujours eu des histoires en tête mais ne me sentais pas assez bonne (à l'école, en orthographe, par rapport à ma famille, etc), hé bien, cette semaine là, prise par ce que faisaient "nos" bleus, j'ai oublié les barrières qui m'empêchaient de me lancer dans l'écriture. Ils y arrivaient... pourquoi pas moi ?
C'est fou, non ?
Bref, vous comprenez un peu mieux, je pense.
Mais il reste un autre point important.
Si vous avez suivi, vous savez que j'ai écrit les Yeux de l'Aigle pour ma fille aînée, parce qu'elle râlait d'être trop petite pour lire les fedeylins.
Alors, pourquoi j'écris des histoires avec du foot dedans, maintenant ? Pour la personne qui a actuellement les orteils qui dépassent d'un plâtre : mon fils de 8 ans.
Ce garçon est quasiment né avec un ballon dans les pieds (à 18 mois, il a passé une semaine à s'entraîner à faire des têtes, jusqu'à y arriver parfaitement. La semaine suivante, c'était des amortis de la poitrine. Vous voyez l'idée). Bref. Cet enfant ne jure que par le foot. Et il ne lit pas. Ou alors, des histoires de foot. Donc, si je voulais pouvoir lui faire partager des histoires à moi... je ne continue pas, je crois que vous avez le topo complet.
Si tout va bien, maintenant, vous trouverez ça complètement normal de ma part.
Et vous pourrez dire à vos amis qui s'étonneront : "NB ? Ben oui, attends, elle collectionnait les vignettes Panini quand elle était gamine et elle a commencé à écrire grâce à la coupe du Monde 98... Tu le savais pas ?"
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