25 juin 2013

Attendre tue

Vous le savez sans doute, l'une des qualité principale de l'écrivain est la patience.

Les éditeurs vivent dans une dimension parallèle, séparée de la nôtre par un vortex temporel, et la conception de "bientôt", "très vite", voire même "demain" ne correspondent pas tout à fait aux mêmes notions que pour des humains normaux (ou des auteurs, mais à ce stade du message, ne cherchons pas les différences).

On peut différencier plusieurs types d'attente (au moins 3 pour aujourd'hui, je complèterais plus tard au besoin) :

* La stressante de fond :
C'est celle que connaissent tous les jeunes auteurs : cette sournoise petite pensée qui revient régulièrement quand vous relevez votre courrier ou actualisez la boîte mail alors que vous avez soumis un manuscrit depuis quelques jours/semaines/mois.
Elle est vicieuse, celle-ci, parce qu'elle fluctue : au début, on est impatients (mais on sait bien que c'est trop tôt pour avoir une réponse, donc, réalistes, on tient le coup). Au bout d'un moment, on vit avec (même si on ne l'oublie pas totalement). Puis, plus le temps passe et se rapproche du délai de réponse annoncé sur les sites des éditeurs (ah ah !), et plus on devient fébrile. Mais le stress retombe encore assez vite (après la vérification des différentes boîtes). En général, au bout de 3 ans, on arrive à passer à autre chose. Ou alors, on relance.

* La compulsive bondissante :
Vous avez eu un contact avec un éditeur, déjà parlé d'un manuscrit ensemble, ou eu un premier retour du comité de lecture qui vous laisse penser que vous venez de passer un tour dans les sélections. Youpi ! Sauf que maintenant, vous êtes dans une période d'attente "compulsive bondissante", où vous actualisez votre boîte mail toutes les cinq minutes et vérifiez votre téléphone (batterie, réseau...) au passage.
Mais vous sautillez souvent, parce que c'est quand même super d'avoir passé un premier tour, ça n'arrive pas à tout le monde, tout ça. Mais le 'oui' n'est pas sûr. Mais ce serait génial, quand même. Mais il faut attendre encore un peu.
Soit ça retombe (avec un non), soit vous risquez de passer dans la case suivante et devenir hystérique.


* L'hystérique :
Vous attendez le visuel d'une couverture, un contrat, ou le 'oui' définitif... et on vous annonce un délai court ("demain", "ce soir", "fin de semaine au plus tard"). Là, si ça ne vient pas très vite, c'est l'horreur. Vous sursautez au moindre coup de fil, au "ding" caractéristique de l'arrivée d'un mail, vous vous précipitez sur l'ordi avant ET après être allé aux toilettes... Vous ne vivez plus, vous n'êtes qu'attente.
Si vous êtes du genre à avoir deux bouquins d'avance (et je vous en félicite), vous essayez de tromper l'attente en travaillant sur autre chose... mais si vous en êtes au stade de l'hystérie, c'est rarement productif.
Dans ces cas-là, entourez-vous d'amis, faites le plein de chocolat et rappelez-vous que "demain" veut souvent dire "la semaine prochaine" en langage éditeur. Si. Répétez-le à haute voix pour vous en convaincre. Et, si jamais la réponse arrive avant, ça sera une bonne surprise (que vous savourerez tout autant).

Sur ces bo... Ah, je vous laisse, j'ai un mail !

*Pour cause de burn-out, NB n'est pas disponible pour l'instant, veuillez patienter, nous redirigeons votre demande*



5 commentaires:

  1. Ah ah, c'est tout moi ! Je ne me reconnais que trop bien dans ces trois descriptions -_-

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  2. Merci pour cet article ^^ J'ai hâte de connaître les autres étapes que celles de l'attente de savoir simplement que je ne fais pas partie des premiers refus.

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  3. C'est tellement vrai ! ^^

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  4. Aïe aïe aïe ! Je suis entrée dans la phase "stressante de fond". Comme je me reconnais dans cet article ! Oui, bien sûr que c'est trop tôt, mais quand même : le manuscrit est parti et on trépigne, même si on sait que la réponse n'est paaaaaaaas du tout pour tout de suite.
    Je vais éviter le chocolat. Trop dangereux... *_*

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  5. Je suis bien contente de voir que ça vous parle (en fait, j'ai écrit cet article aussi en constatation des différentes attentes autour de moi).

    Prochainement : décryptons le langage codé des éditeurs ^^

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