21 juin 2020

La Ballade du Serpent et de l'oiseau chanteur, Suzanne Collins





Résumé :


Dévoré d'ambition
Poussé par la compétition
Il va découvrir que la soif de pouvoir a un prix

C'est le matin de la Moisson qui doit ouvrir la dixième édition annuelle des Hunger Games. Au Capitole, Coriolanus Snow, dix-huit ans, se prépare à devenir pour la première fois mentor aux Jeux. L'avenir de la maison Snow, qui a connu des jours meilleurs, est désormais suspendu aux maigres chances de Coriolanus. Il devra faire preuve de charme, d'astuce et d'inventivité pour faire gagner sa candidate.
Mais le sort s'acharne. Honte suprême, on lui a confié le plus misérable des tributs : une fille du district Douze. Leurs destins sont désormais liés. Chaque décision peut les conduire à la réussite ou à l'échec, au triomphe ou à la ruine.
Dans l'arène, ce sera un combat à mort.
Pour assouvir son ambition, Coriolanus parviendra-t-il à réprimer l'affection grandissante qu'il ressent pour sa candidate, condamnée d'avance ?

Mon avis :

Déjà, ce livre me permet de cocher mon défi-PAL "un livre dont tout le monde parle" ! J'avoue que j'avais un peu peur car j'avais vu passer beaucoup d'avis négatifs en cours de lecture...
Je suis partie du principe que ce n'était pas dans la lignée de Hunger Games, donc je ne me suis pas attendue à apprécier ce roman comme l'un des trois précédents tomes. Du coup, ben, de mon côté, ça a fonctionné ! J'ai lu les 600 pages en à peine plus d'un week-end (un exploit vu mon peu de temps pour lire).

Je pense que toute la difficulté de ce livre, est d'avoir un protagoniste antipathique. On ne l'aime pas. On ne s'attache pas à lui, on ne s'identifie pas à lui. Pourtant, on a envie de savoir ce qu'il va lui arriver. Comment il va s'en sortir, puisqu'on sait déjà qu'il s'en sort.


C'est sûr que dès que je pensais "C'est le futur président Snow ! Le méchant d'Hunger Games !" ça parasitait ma lecture et me faisait sortir. Mais si je mettais ça de côté, et si je me concentrais sur "c'est un garçon de 18 ans, pour qui le statut social est tout, et qui louvoie pour atteindre les hautes sphères du pouvoir", ça marchait.

J'ai apprécié découvrir le Capitole après-guerre, avant l'abondance de bouffe et de paillettes qu'on voit au début d'Hunger Games.
J'aurais préféré que Lucy Gray ne vienne pas du district 12, pour qu'on en "visite" un autre, mais bon. On va dire que ça permet plus de clins d’œils.
J'ai apprécié l'arène, qui, au delà des Hungers Games, est pour moi représentée par le Capitole en réalité (un peu comme c'était le cas dans le tome 3, dans une mesure différente).

Clairement, ça m'a donné envie de relire la trilogie originale pour revoir des détails autrement !


J'avais très peur, quand j'ai entendu parler du bouquin pour la première fois, que Suzanne Collins cherche à nous faire prendre Snow en pitié, pour nous le faire aimer. Genre "Anakin Skywalker, ce n'est pas sa faute s'il est devenu Dark Vador, c'est parce qu'on a tué sa maman !".
Heureusement, ce n'est pas le cas.

L'exercice était difficile, mais, pour moi, il a été mené a bien (par contre, cinématographiquement parlant, je ne verrais pas l'intérêt d'une adaptation, à part pour en faire un film très noir sur les dessous du pouvoir, très différent de la trilogie, donc potentiellement un flop).


Ah, dans les aspects négatifs :
J'ai eu du mal avec son prénom tout le long. Coriolanus ? Sérieusement ?
Quand les gens l'appellent Coryo, ça passe. Mais sinon, dans ma tête, c'était "Cornélius" ou "Coriolus". Parce que j'avais toujours une impression de traduction pourrie genre "anus en corole" et franchement, ça, ça ne le fait pas !
Mais je pense que l'autrice était bloquée par de vieux choix (quand, pendant trois tomes, on l'appelle "Président Snow", on se fiche un peu de son prénom. Là, non).

Je n'ai pas non plus aimé le fait que la notion de bouffe donnée au district gagnant arrive comme un cheveux sur la soupe : ÇA S'APPELLE LES HUNGER GAMES LES GARS, le concept aurait dû être là dès le début, sinon, WTF le nom ???
Mais c'est un détail.

Et vous ? Vous l'avez lu ? Aimé ou pas ?

18 juin 2020

Autour de Jupiter, Gary D. Schmidt





Résumé :

"- Je n'arrive pas à voir Jupiter. La lune brille trop. Je ne sais pas où elle est.
- Elle est à sa place, ai-je répondu.
- Non.
Il s'est enveloppé de ses bras pour se réchauffer. Quand il s'est enfin retourné, j'ai vu un panache de buée s'échapper de ses lèvres dans le clair de lune.
- Je la trouverai, a-t-il dit. Je ne veux pas rester seul.
- Tu n'es pas seul.
Il a hoché la tête de haut en bas.
- Non, tu n'es pas seul.
- Si.
- Tu m'as, moi.
Il a eu un petit rire triste, avant de répondre :
- Jackie, j'ai toute une vie d'avance sur toi."


Quand Jack rencontre Joseph, son nouveau frère adoptif, il sait déjà trois choses sur lui :
Joseph a presque tué un professeur.
Il a été enfermé en rééducation à Stone Mountain.
Il a une fille. Son prénom est Jupiter. Et il ne l'a jamais vue.
Ce que Jack ne sait pas, c'est à quel point Joseph est désespéré de retrouver sa petite fille.
Et jusqu'où lui, Jack, sera prêt à aller pour l'aider.
Mais quand de nouveaux liens se tissent, d'anciennes blessures se rouvrent, et le passé rattrape toujours ceux qui tentent de l'oublier.

Mon avis :

Depuis "Jusqu'ici tout va bien", puis "La guerre des mercredis", je suis une fan absolue de Gary D. Schmidt (que j'ai eu la chance de rencontrer en vrai, et qui est super intéressant et gentil, ce qui participe au fait que je sois fan). Alors, quand j'ai vu passer "Autour de Jupiter" dans la sélection du prix des Incos ("pour les grands"), j'ai immédiatement craqué !

C'est un roman plus court que les deux autres, donc qui développe moins de thèmes, mais ce n'est pas grave. Ça donne une impression plus resserrée sur l'histoire.
Et il fait un truc que j'adore : du lien avec les autres romans. On voit certains personnages revenir, mais comme on est dans un point de vue différent, ça donne l'impression qu'il pourrait raconter la vie de chaque élève du collège, tous auraient un truc intéressant à dire !

Ici, on parle d'amour, de la paternité à un âge où on est encore sois-même un enfant, d'amitié, de rapport entre les parents et les enfants, et du regard des figures d'autorité qui cataloguent les gens, ce qui peut leur mettre des barrières immenses.

J'ai trouvé ce livre très touchant et très juste (mais je n'en attendais pas moins de l'auteur). Une bonne pioche !

16 juin 2020

Avec Maman, Alban Orsini



Résumé :

- Un fiston formidable.
- Une mère envahissante.
- Un rejeton ingrat.
- Oh, ça va !

Avec Maman est un ouvrage inattendu, hilarant, captivant et drôle, une jolie fiction par SMS.

- C'est quoi un SMS ?

« Hilarant ! On rit, on s'esclaffe. On s'émeut aussi beaucoup. » Marie Claire

« Des SMS qui nous font mourir de rire. » Biba

Alban Orsini a déjà eu plusieurs vies : consultant scientifique, critique de théâtre, auteur...
Lorsque sa maman a décidé de se mettre aux SMS, leur premier échange de textos lui a donné l'idée d'une fiction, avec échange de textos quotidien... une sorte de série quotidienne.
Il s'est ensuite demandé à quel point le format SMS pouvait permettre de développer des personnages sur un an, et a « considéré le format comme une contrainte d'écriture à part entière ». Il a aussi réalisé à quel point l'échange cocasse de textos entre mère et fils peut faire écho en chacun de nous. Avec Maman (Chiflet & Cie, 2014) puise autant dans la réalité que dans l'absurde.

Mon avis :

On m'a offert ce livre pour la fête des mères (tout ça parce que mon correcteur orthographique me fait souvent écrire "buses" au lieu de "bises" !) et j'avoue que j'attendais quelque chose de plutôt rigolo (ce qui a été le cas).
Par contre, je ne m'attendais pas du tout à l'aspect surréaliste, qui est vraiment fun !
Et je ne m'attendais pas non plus aux petits moments d'émotion...

Bref, on rit, on pleure, on passe un bon moment. Pas de prise de tête !

Si vous avez l'occasion, n'hésitez pas, il pourrait vous surprendre...

12 juin 2020

Ma façon de m'engager

En ce moment, des sujets importants sont abordés dans l'actualité. 

Je ne suis pas trop du genre à étaler mes prises de position sur tel ou tel sujet, sur les réseaux sociaux. J'ai même souvent peur de "surfer sur l'actu" pour mettre en avant ses romans (par exemple, j'aurais été assez mal à l'aise de faire de la pub pour "Papa de Papier" lors de la journée internationale du droit des femmes, ou pour la journée contre la maltraitance infantile... même si les thèmes abordés par le roman sont liés à ces questions. Je trouve ça un peu indécent de ramener à moi. Et en même temps, je suis peut-être bête de penser ça. Après tout, c'est important d'en parler. Le tout est de ne pas tomber dans la récupération).

Ma façon de m'engager, c'est d'aborder les thèmes qui me touchent ou m'interpellent, dans mes romans, de manière à permettre aux enfants, aux ados, et aux adultes qui les lisent, de se poser des questions à leur tour. Se remettre en question. Ou peut-être se sentir moins seuls.

Je pourrais sans doute faire beaucoup plus... mais c'est ma réponse, en ce moment, compte tenu de ma vie actuelle et ma capacité à tout gérer. C'est déjà pas mal.

Donc, de quoi est-ce que je veux vous parler avec cet article un peu plus sérieux que d'habitude ? De deux sujets en particulier, que vous avez sans doute vu passer dans la presse, et sur les réseaux : le mois des fiertés, et la défense des personnes racisées (qui englobe le Black Lives Matter). 

Je suis une femme blanche, hétérosexuelle. Je ne suis pas la mieux placée pour traiter ces thèmes (et j'espère n'invisibiliser personne quand je le fais). Mais ces questions sont le reflet de notre société. Je vis dedans. Et je ne veux pas fermer les yeux sur celles et ceux qui traversent des difficultés que je ne connaitrais jamais. Si je peux me mettre dans la peau d'un garçon-fée, d'un vampire préhistorique ou d'un extraterrestre, je crois pouvoir aborder un personnage d'être humain, même s'il est très différent de moi. J'essaye d'être une alliée.

Alors ? Dans quels romans en particulier ?

Parlons d'abord de la question LGBTQ+ : je l'aborde parfois de façon très légère (mention de deux persos du même sexe en couple, par exemple), lorsque ce n'est pas au cœur de l’histoire. C'est important, cette petite touche, parce que c'est aussi le reflet de la société. En parler comme quelque chose de normal sans en faire des tonnes, pour moi, c'est montrer au lecteur que dans la vie, ben, c'est normal, en fait ! 

Mais dans deux romans en particulier, la question de l'homosexualité fait partie du thème principal : dans Jivana, l'héroïne ressent viscéralement une différence avec la norme de sa société. Elle ne veut pas faire d'enfant, on lui suggère que c'est parce qu'elle n'a pas trouvé le bon partenaire, mais elle sait bien que ce n'est pas ça (notez que ça aborde aussi la question des femmes cis qui ne veulent pas d'enfant malgré la pression de la société)... sans spoiler, le cœur de l'histoire aborde la question de l'Amour avec un grand A. Qui va au delà de la question reproductive (qui était un thème important des Fedeylins, et ça m'embêtait de laisser cet univers se fermer là-dessus).


Dans Sueurs Froides, c'est non seulement la question de l'homosexualité, mais également de l'homophobie dans le sport, qui est au démarrage de l'intrigue. À cause de clichés, le jeune Esteban, patineur artistique, est vu (et jugé) comme s'il était gay alors que ce n'est pas le cas, tandis qu'Hugo, hockeyeur, cache son homosexualité à ses coéquipiers de peur de leur réaction violente... Comment faire les bons choix pour assumer qui on est a un âge où le regard des autres peut être cruel ? Pas facile.



Et puisqu'il se trouve que Gulf Stream lance une opération pour le mois des Fiertés, je pense que c'est important de relayer (pour tout achat de Sueurs Froides ou d'un des romans proposés, 1 € sera reversé à l'association Le Refuge, qui aide les jeunes victimes d'homophobie ou de transphobie).

Pour en savoir plus : https://gulfstream.fr/le-mois-des-fiertes-chez-gulf-stream-editeur/


Maintenant, la question concernant la défense des personnes racisées.

Il y a bien sûr L'Empire des Auras, qui parle de racisme et de discrimination. Je décale le problème dans le futur, où on n'est plus jugé sur la couleur de sa peau, mais celle de son aura. Nous sommes dans le point de vue d'une héroïne "de la bonne couleur" qui a été éduquée avec des a-prioris (les rouges seraient tous des voleurs, menteurs, meurtriers potentiels...). C'est un monde où les petites vieilles changent de trottoir en serrant leur sac à main si elles scannent une personne qui ressort de la mauvaise couleur. On a peur de l'autre. On reste entre soi.
Mon héroïne remet en question la façon de penser de ses parents et découvre que la vie n'est pas aussi simple.
Il est question de manifestation pour ses droits. D’arrestations arbitraires. De torture aussi. De sacrifice. Ce roman nous parle de nous, maintenant.
Parfois, je me dis que je ne suis pas allée assez loin. Aucun policier de l'Empire des Auras ne bloque la gorge d'une personne à l'aura rouge jusqu'à la faire mourir. La réalité est pire que la fiction.

J'ai fait des rencontres scolaires autour de ce roman (il y a quelques années, maintenant), et les réactions des élèves étaient stupéfiantes. "Mais Madame, c'est terrible ! Ils sont jugés sur leur couleur !" est celle qui m'a le plus marquée. Ben, oui, les amis. C'est terrible. Les gens sont jugés sur leur couleur. Et pas seulement dans une dystopie. À nous d'agir.
On a eu des débats ("est-ce que Donald Trump a l'aura bleue ?") qui ont forcément fait réfléchir. J'espère que les lecteurs qui le découvrent aujourd'hui s'ouvriront aussi à la réflexion pour que la société évolue dans le bon sens.




Un autre roman dont je voulais vous parler, surtout pour illustrer la façon dont le monde de l'édition fonctionne, c'est le tome 6 de SpaceLeague (qui n'est plus disponible, je fais le maxi pour ressortir la série, promis).
Donc, SpaceLeague, c'est du foot avec des pouvoirs. OK. Foot = équipe = solidarité, chouettes valeurs d'entraide (en tout cas, si on revient à l'essentiel du sport et qu'on ne parle pas des enjeux financiers des clubs et des haines de supporters, bref). J'avais de nombreux personnages, tous différents physiquement (des petits, des grands, des gros, des maigres) de toutes origines. Ils avaient tous des caractéristiques un peu exagérées, façon dessin animé (cheveux longs jusqu'aux fesses ou carrément bleus...). L'un d'eux, Jean-Dominique, dit JD, est un grand noir avec une coupe afro et les dents du bonheur. Il me rappelle des gars croisés au lycée.
"On" (comprenez, certaines personnes lors du travail éditorial) a été un peu crispé sur ce personnage. "On" le trouvait trop cliché. "On" n'aimait pas le mot "noir" comme si c'était une insulte (spoiler : non). J'ai plaidé ma cause : des gamins noirs, j'en croise souvent en salon, et c'est toujours super triste de les voir regarder des couvertures où ils ne se reconnaissent pas. Et une coupe afro, perso, je trouve ça super beau. Bref, j'ai gardé JD. Mais au moment de représenter toute l'équipe sur la couverture...
Je vous laisse regarder. Vous le verrez, tout planqué, au bord. Il est là, mais caché. Ce n'est pas assumé.
C'est compliqué, hein ?



COMBO !

Pour finir, je vais vous parler de Rhizome.
Rhizome traite principalement d'écologie. Il évoque aussi la maladie, et symboliquement, comment on parle à son cancer. 

Mais, dans Rhizome, il y a aussi la question LGBTQ+ traitée de manière simple : Manuela (la petite amie de Jaro, celui qu'on voit en couverture) a deux papas (partant du principe que l'adoption pour les couples du même sexe est étonnamment beaucoup plus facile post-apo, quand il y a des gamins perdus à prendre en charge). Sa meilleure amie est une femme transgenre (c'est pas dit avec des gros sabots parce que ça n'aurait pas été naturel dans le texte, ça aurait un peu trop fait "hého, lecteur, regarde !" mais je pense que c'est tout de même assez explicite). Enfin, je viens de réaliser que c'était plus clair dans la version précédente, mais peut-être moins dans celle qui a été publiée (il faudrait que je vérifie)
Ah, et au cas où vous auriez vu passer les horreurs proférées par J.K. Rowling à ce sujet, qu'on soit clairs : une femme trans est une femme. Point. Il y a des gens qui doivent travailler sur leurs peurs infondées et laisser les autres vivre leur vie.

Et puis, vous n'aurez pas manqué de vous en apercevoir, mon héros est noir. C'est un choix pour la diversité assez faible en littérature jeunesse, c'est vrai, mais également parce que j'en avais besoin dans mon histoire (il était nécessaire que la famille du héros, au moins au niveau de ses grands-parents, ait des croyances animistes, ce qui n'est pas hyper européen, comme culture. Bref, son grand-père vient du Zimbabwe). 

Au moment de la couverture, la première proposition était très différente. On voyait bien le héros... mais aux rayons X ! Autant dire que ça invisibilisait complètement le personnage. Mon expérience liée à SpaceLeague m'a permis de défendre le fait qu'on devait absolument le voir. Heureusement, l'éditeur a bien compris l'aspect militant pour la diversité (qu'il n'avait pas spécialement vu car ce n'est pas le cœur de l'histoire) et nous avons eu cette magnifique couverture.

Petite anecdote de rencontres scolaires, un jour, j'ai vu deux classes à la suite, et la configuration du lieu faisait que je ne pouvais pas afficher mes différentes couvertures comme je le faisais d'habitude. Je montrais donc les couvertures au fur et à mesure de ma présentation des romans.
Quand j'ai présenté la couv de Rhizome au premier groupe, un élève a pouffé et lâché quelque chose du genre "Il a des grosses lèvres ! Pourquoi ?" (ce à quoi j'ai répondu qu'il était né comme ça, et que je le trouvais très beau, moi). Vous imaginez que j'étais un peu contrariée, avec cette impression de "il y a du boulot".
Lorsque j'ai présenté la couv au second groupe, une voix s'est élevée : "Oh ! On dirait moi !". Et, effectivement, le garçon qui avait parlé avait la même coupe de cheveux, le même nez, la même forme de visage...
Ça m'a fait vraiment plaisir d'avoir le retour direct de quelqu'un qui se reconnaissait. Et je me suis dit que je faisais tout ça au moins pour lui.


Maintenant, ma peur, c'est de dire (ou d'avoir dit dans un roman déjà publié) des bêtises. D'employer des thermes qui me semblent OK mais qui sont offensants. Alors les étapes de bêta-lectures sont cruciales pour vérifier que ma façon d'aborder certains thèmes ne disent pas l'inverse de ce que je voudrais. Je sais que je peux faire des erreurs. J'essaye au maximum que ce ne soit pas le cas. Et continuer à apprendre et à me remettre en question. Si jamais vous en découvrez, n'hésitez pas à m'envoyer un mail pour que je le sache.

Je ne suis pas encore très bonne au niveau de l'écriture inclusive (je préfère "celles et ceux" à "celleux",  par exemple). J'essaye d'y être vigilante. 

Ah, et pour terminer sur la question du racisme, une anecdote qui date de mes vingt-ans, bien avant ma première publication : on ma suggéré de masquer mon prénom sur mon CV si je voulais trouver du travail. Mettre mon deuxième prénom qui sonne "plus français". Ma photo.
J'avais souvent eu à justifier mon prénom, dans mon enfance (on me demandait mon origine au moins une fois par semaine), mais avec le coup du CV, j'ai entraperçu un tout petit bout du problème.
Je ne peux pas dire que je comprends ce que vivent les personnes racisées. Mais ce petit détail était comme un glaçon qui m'a fait prendre conscience de l'iceberg dont j'ignorais l'existence.
Aujourd'hui, je sais qu'il est là. Et j'essaye de faire de mon mieux pour ne pas être une partie du problème.
Cette anecdote date de l'an 2000. En 2020, hélas, il y a encore beaucoup à faire. Alors, essayons.

4 juin 2020

Le pays des contes, T1 le Sortilège Perdu, Chris Colfer





Résumé :

Il était une fois, dans une ville parfaitement ordinaire, des jumeaux du nom d’Alex et Conner… Depuis le décès de leur père, leur grand-mère s’occupe d’eux. Et lorsque celle-ci leur offre un livre qu’ils lisaient étant petits, Le Pays des contes, leur vie plutôt morose change du tout au tout.

Et pour cause, ce grimoire est magique et les transporte dans un monde où les contes sont bien réels. Sauf que ce monde se révèle beaucoup moins merveilleux que celui des livres ! Boucle d’or est une criminelle activement recherchée, Blanche-Neige dissimule péniblement un lourd secret, et même le Petit Chaperon rouge n’est plus une gentille fillette. Pour s’échapper de cet univers, Alex et Conner n’ont qu’un seul moyen : rassembler huit objets magiques, parmi lesquels la pantoufle de Cendrillon ou encore des cheveux de Raiponce, tout en évitant les foudres de la Méchante Reine. Car cette dernière semble avoir un plan machiavélique… qui pourrait bien piéger à jamais les jumeaux dans cette étrange contrée.

Mon avis :

Dans mon défi PAL, il y avait "donner une seconde chance à un roman" et c'est exactement ce que j'ai fait avec celui-là, commencé en 2017, et abandonné autour de la page 50.
Je ne sais plus du tout pourquoi je l'avais mis de côté. Une vague impression d'énervement alors qu'en relisant le début, franchement, ça va. Ça ne méritait pas un abandon sauvage alors que les héros étaient encore chez eux !
Je pense que j'étais grognon parce que j'avais acheté le tome 4 en librairie, par erreur, juste en voyant le nom de l'auteur (Chris Colfer, l'acteur qui joue Kurt dans Glee). Cette erreur liée à un numéro de tome caché (choix éditorial, mais bon) m'avait mis dans de mauvaises dispositions.

Bref, je n'avais pas donné sa chance au roman, je l'ai finalement fait, et je n'ai pas regretté ! C'était très sympa, ça se laisse bien lire. Il y a un côté "Once upon a time" (la série) qui rend l'ensemble moyennement original (on a également eu des histoires revisitées du côté des méchants, etc), mais les choix sont bons.
C'est un tome où on visite, ce qui m'agace en général (on pourra parler des Chevaliers d’Émeraude de vive voix, si vous voulez), mais ici, le plan est exposé du départ (visiter tous les royaumes pour chercher chaque fois un objet), donc ça passe.
Beaucoup de portes ouvertes, j'avais peur qu'elles ne soient pas résolues dans ce tome-là, mais si ! Une bonne gestion de la préparation/paiement.

Bref, c'est bien fait, c'est sympa, et si ma fille (la plus jeune) adhère à son tour, je trouverais les tomes 2 et 3 pour enfin lire le tome 4 à l'occasion !

2 juin 2020

Nomination au Prix Gayant Lecture 2020


Une super nouvelle ! Comment je suis devenue un robot est sélectionné pour le Prix Gayant Lecture 2020 ! La catégorie 3 correspond aux lecteurs à partir de 9 ans (ce qui me semble un peu jeune pour le texte, mais après tout, pourquoi pas !).

En tout cas, le roman continue de vivre sa vie d'une très belle manière, j'en suis ravie !