16 juillet 2020

Les griffes et les crocs, Jo Walton





Résumé :

Bon Agornin a eu une longue et belle vie, mais sa fin est proche, il le sent. Étendu près de son trésor, il attend la mort. Toute sa famille est réunie pour vivre avec lui ses derniers instants : ses deux fils et ses trois filles, ainsi que son gendre, l'Illustre Daverak, qui héritera de son domaine.
Bon Agornin tient absolument à se confesser à son fils aîné, il veut partir absous de ses péchés, d'autant que ces derniers sont immenses : afin de pouvoir devenir un dragon de soixante-dix pieds de long, capable de voler et de cracher du feu, il a dévoré son frère et sa sœur - les carcasses de bœuf ne suffisent pas pour mener à bien une telle entreprise...
«Je n'ai pas eu le choix», se justifie-t-il, dans son dernier souffle. Avant d'être dévoré à son tour par ses héritiers, comme le veut la tradition chez les dragons.

Hommage aux romans victoriens d'Anthony Trollope, délicieuse chronique d'une société de cannibales à écailles, Les Griffes et les Crocs a reçu le World Fantasy Award. Vous n'avez jamais lu un «roman de dragons» comme celui-ci.

Mon avis :

Est-ce que je vous ai déjà parlé Jo Walton ? Oui, forcément, vu que j'ai déjà lu "Morwenna", "Mes Vrais Enfants" et "Pierre-de-Vie".
Quand je l'avais rencontrée en vrai pour la première fois en salon, où nous nous étions retrouvées côte à côte à discuter pour un week-end vraiment super sympa, je n'avais encore rien lu d'elle, mais sa personnalité et sa gentillesse m'avait touchée. Nous avions échangé plusieurs lettres par la suite. Une très belle personne.

Certains lecteurs venaient se faire dédicacer "Tooth and Claw", qui n'était pas encore traduit à l'époque, et que Jo présentait comme "Orgueil et préjugés, mais avec des dragons". J'étais très intriguée, mais hélas pas assez bonne en lecture en VO pour le découvrir immédiatement...

Depuis, il a été traduit, alors, hop, le voilà dans ma PAL ! Et hop, quelques temps après, je l'ai dévoré (lu en un aller-retour de train Lyon-Paris, plus une séance à la maison).

Je ne suis pas très "roman victorien" d'une manière générale et je n'ai pas lu Orgueil et Préjugés (un classique à rattraper, peut-être). Mais les dragons, la fantasy, et la découverte d'une culture différente qui finalement nous parle de nous, ça, ça me plaît !

J'ai adoré les subtilités (les chapeaux !), le jeu sur les clichés (un dragon dort sur son or), et je me suis prise au jeu en me demandant si Selendra, la jeune dragonnelle, allait rosir pour le charmant Sher, si les dragons un peu trop verts passeraient l'hiver ou serait mangés avant, qui dévorerait qui, et je ne parle pas de la question de la servitude des dragons avec les ailes attachées, ou des questions de religion...

Bon, il y a des subtilités compliquées (je ne sais toujours pas si un Illustre est plus haut dans la société qu'un Éminent, où se placent les Dignes et les Exaltés, mais ce n'est pas grave : dans le contexte, on comprend). Et je ne suis pas fan de cette couverture (les couvertures anglo-saxonnes sont tellement plus belles !).

Mais à part ces minuscules bémols, c'est une excellente lecture !

2 commentaires:

  1. J'ai bien accroché aux écrits traduits de Jo Walton que j'ai lus, mais un peu moins à celui-ci. J'ai trouvé moi aussi que niveau écriture, elle a su jouer avec les règles de cette société victorienne en les distribuant comme lois biologiques des dragons. J'aurais aimé qu'elle aille plus loin, qu'elle développé davantage le potentiel de son histoire.

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    1. Peut-être que j'avais peur d'être déçue, et, du coup, ça a fait l'effet inverse !

      C'est compliqué, la psychologie du lecteur !

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